Permaculture : un modèle d’agriculture durable


Dans les dernières décennies, l’industrie de l’agriculture n’a pas échappé à la prise du capitalisme et s’est vue soumise à la pression de celui-ci pour produire toujours plus, et toujours plus vite, afin de pallier la demande d’une population qui ne cesse de grandir. C’est ainsi qu’ont vu le jour des pratiques d’agriculture intensives comme la monoculture, qui règnent aujourd’hui sur la majorité de la production agroalimentaire mondiale aux dépends de la qualité de nos sols.


Devoir nourrir une population grandissante, c’est une chose, mais de mettre en danger la chose même qui nous permet de la nourrir, c’en est toute une autre. En effet, selon des données des Nations Unies, le monde perd 24 tonnes de terres arables à chaque année.


La raison de ces pertes s’explique principalement par de mauvaises pratiques agroalimentaires et par la progression des changements climatiques qui accélèrent la désertification. L’usage d’engrais et de pesticides ainsi que la surutilisation de la terre menace et pollue les écosystèmes tout en appauvrissant les sols.  


Il est donc devenu urgent de repenser nos manières de faire et d’instaurer de nouvelles pratiques d’agriculture respectueuses de l’environnement et résilientes aux changements climatiques. Dans un tel contexte, plusieurs individus font dos à l’agriculture moderne pour se tourner vers la permaculture.

La permaculture : une agriculture qui prend racine dans la nature

Cette nouvelle approche de l’agriculture, ayant gagné en popularité ces dernières années, repose sur des principes de biomimétisme, « mimer la nature », et d’écologie. À l’instar de l’agriculture intensive où tout est contrôlé, la permaculture encourage les interactions naturelles qui conduisent à des synergies entre la terre, les plantes et la biodiversité environnante.


De plus, son nom provenant d’un mélange des termes « permanent » et « agriculture », indique bien l’objectif visé par ce type de pratique : créer un environnement durable, autosuffisant et résilient. Le but n’est pas de répondre à la demande immédiate comme le fait l’agriculture moderne, mais plutôt de penser au long terme à travers des cultures régénératrices, ancrées solidement dans leur environnement. Agissant davantage à titre de philosophie que de pratique définie, la permaculture repose sur douze principes fondamentaux.


En voici cinq:


1. Appliquer l’autorégulation : laisser les écosystèmes s’autoréguler et limiter les interventions de l’homme.

2. Limiter la création de déchets : faire en sorte que rien ne se perd, valoriser les ressources.

3. Intégrer plutôt que séparer : favoriser les interactions naturelles bénéfiques au système

4. Promouvoir et valoriser la diversité : Éviter les environnements pauvres en biodiversité, étant plus vulnérables aux changements.

5. Mettre à profit le changement et réagir avec créativité : observer les changements et s’adapter de manière créative à ceux-ci.


 Les avantages de la permaculture

À travers une observation méticuleuse des cycles écologiques et un design réfléchi de la disposition des cultures, la permaculture permet la création d’environnements sains, équilibrés et beaucoup plus riches.


Soutenir les interrelations entre les éléments naturels, la faune et la flore permet aux différents constituants du système de se soutenir entre eux et de combler leurs propres besoins. On assiste ainsi à la création d’un environnement où chacun se complète, comme on peut l’observer dans la nature. 


En outre, la permaculture permet de limiter l’usage de pesticides par le compagnonnage de certaines espèces. Par exemple, la bourrache est un bon compagnon des tomates, puisqu’elle attire les pollinisateurs et fait ainsi fuir les vers de tomates. Les haricots leur sont aussi un bon compagnon : le plant de tomate sert de tuteur au haricot grimpant, et le haricot aide à fixer l’azote dans le sol, ce qui aide à la croissance des tomates. Ainsi, la mise en commun de plusieurs espèces permet l’échange de services permettant d’améliorer la qualité des rendements.


Finalement, la permaculture permet une abondance de récoltes sur de très petites surfaces, une meilleure rétention de l’eau, et des sols plus riches en nutriments.


C’est d’ailleurs ces principes qui nous inspirent dans la création de chaque MicroHabitat sur toit !