Plantes indigènes : Usages traditionnels des Premières nations

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Le Canada compte plus de 600 Premières nations distinctes, chacune ayant ses propres usages traditionnels, nutritionnels, médicinaux, culturels ou cérémoniels des plantes. Elles ont donc transmis de génération en génération, pendant des milliers d’années, des connaissances sur une vaste collection de plantes indigènes qu’elles ont cultivées elles-mêmes ou qu’elles ont récoltées dans la nature.

Dresser une liste complète de toutes les plantes locales utilisées par les Premières nations du Canada nécessiterait un énorme travail de recherche, car les connaissances traditionnelles sont souvent transmises oralement et conservées au sein de chaque communauté. Cependant, il existe des ressources documentant certaines des plantes couramment utilisées par les différents groupes des Premières nations. Par exemple, la base de données de l’Université de Waterloo appelée « Indigenous Food Systems Network ».

Les soucis étaient utilisés par la nation Navajo dans le sud-ouest des États-Unis à des fins médicinales, et les mufliers ont été utilisés par les nations Cheyenne et Lakota en Amérique du Nord à des fins décoratives. L’agastache, également connue sous le nom d’hysope anisée, est traditionnellement utilisée par certaines Premières nations à des fins médicinales. Elle est utilisée sous forme de thé pour traiter la toux, le rhume et les maux de gorge, ainsi que pour ses propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes. Certaines Premières nations l’utilisent également lors de cérémonies de purification, car on lui prête des propriétés de purification spirituelle.

En outre, les haricots font partie des nombreuses plantes traditionnellement utilisées par les Premières nations, notamment les Cris, les Iroquois et les Chippewas.

Plusieurs d’entre eux, comme les haricots rouges, les haricots noirs et les haricots blancs, sont originaires d’Amérique du Nord et ont donc joué un rôle important dans l’alimentation et la culture traditionnelles de nombreuses Premières nations au Canada. Ils constituent une source alimentaire riche en protéines et en fibres qui peut être conservée pendant de longues périodes et qui, aujourd’hui encore, est un élément essentiel de la cuisine indigène.

Les haricots étaient souvent cultivés en même temps que d’autres cultures telles que le maïs et la courge, une pratique de plantation connue sous le nom de « trois sœurs », qui permettait de maximiser la croissance et le rendement, créant ainsi un système agricole plus durable. Certaines Premières nations utilisaient également les haricots lors de cérémonies spirituelles et comme source de teinture pour les textiles.

Les soucis, les mufliers, les agastaches et les haricots sont des plantes que nous utilisons également comme plantes compagnes dans tous nos jardins. Nous utilisons les soucis comme répulsif naturel contre les parasites, les mufliers comme fleurs ornementales et pour soutenir les pollinisateurs locaux, et l’agastache pour sa délicieuse saveur de réglisse et de menthe, idéale pour le thé ou dans les déserts, et pour ses magnifiques inflorescences violettes dont tous les pollinisateurs raffolent. Nous plantons également nos haricots de la même manière que les Trois Sœurs : nous les plantons en fait avec nos tomates, afin que les haricots puissent grimper sur leurs tiges et atteindre plus de lumière, tandis que nous avons souvent des microgreens et même parfois des soucis qui cohabitent dans le pot également.

Il reste encore beaucoup à apprendre sur les plantes indigènes et sur les connaissances des Premières nations en matière de culture et d’agriculture. Alors que nous continuons à explorer et à découvrir leurs traditions, il est important de respecter les communautés des Premières nations qui détiennent ces connaissances depuis longtemps. En reconnaissant et en valorisant les utilisations traditionnelles des plantes, nous pouvons approfondir notre compréhension de leur importance culturelle et contribuer à un avenir plus durable et plus inclusif.

Bibliographie:

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